Sybille, 36 ans — groupe Femmes
Sybille, ayant expérimenté la vie religieuse, témoigne de son parcours en tant que catholique et homosexuelle, et de l’appui qu’elle a trouvé auprès d’associations telles que D&J.
« Je suis née dans une famille catholique. Nous ne parlions jamais de sexualité en famille, et encore moins d’homosexualité. Dans mes souvenirs, nous allions davantage à la messe par tradition que par foi.
Vers l’âge de sept ans, j’ai commencé à éprouver une attirance pour des femmes. Malgré mon jeune âge, j’étais suffisamment troublée pour voir qu’il ne s’agissait pas d’une simple affection « forte ».
En grandissant, je ne me suis jamais déclarée, de peur d’être rejetée. Bien souvent mes amours se portaient sur des femmes inaccessibles : grande différence d’âge, femmes mariées, ou simplement hétérosexuelles. Je me contentais de profiter de leur présence, et d’amitiés très fortes, parfois fusionnelles, lorsque nos âges concordaient.
Vers 20 ans, j’ai rejoint une aumônerie.
Je me souviens d’un jour, où un prêtre expliqua qu’il était très important de se poser la question de la vocation religieuse. Je n’étais pas vraiment attirée par cette vie, mais encore moins par une vie de famille avec un homme et des enfants. J’étais prête à être en couple avec une femme, mais cette vocation n’était évidemment pas proposée par l’Eglise. Commença alors un long chemin vers la question de la vocation religieuse, qui m’éloigna un peu plus de celle de l’homosexualité.
A 27 ans, je me sentis appelée à entrer au couvent, et entrain un an plus tard. Je n’avais jamais eu de relation amoureuse avec une femme et me disait que cela n’arriverait jamais, sans réel regret. J’étais profondément heureuse de devenir sœur, après ces longues années de recherches et d’interrogations. J’avais l’impression d’être enfin arrivée chez moi, comme « en terre promise ».
J’avais une relation très forte avec ma maîtresse des novices, qui était également ma prieure. Coincée dans un univers cloîtré, je n’arrivais pas à me maîtriser comme je l’avais fait pendant toutes ces années. J’avais besoin qu’elle me prenne dans ses bras et d’être toujours avec elle. Notre relation devint de plus en plus intime et j’appris avec stupeur qu’elle aussi était homosexuelle.
Nous avons vécu cachées pendant plusieurs années. Mentir à la communauté ou la quitter était un vrai dilemme, et nous en avons souffert toutes les deux. J’ai fini par partir deux ans et demi après mon entrée, suite à des problèmes de santé, sûrement liés à cette double vie et au rythme trop intense de la vie religieuse. J’ai continué à venir de temps en temps pour faire des retraites à l’hôtellerie, jusqu’à ce que la communauté coupe les ponts du jour au lendemain. Je n’ai jamais eu de nouvelles de cette soeur, et cela m’a beaucoup meurtrie.
Lorsque je suis sortie du couvent, je me suis retrouvée en face d’une évidence : je n’étais pas appelée au mariage avec un homme, ni à la vie religieuse (j’étais trop blessée pour tenter à nouveau une expérience dans un monastère). Me restait donc à vivre pleinement ce que j’avais toujours mis de côté, explorer ce chemin d’une relation avec une femme. La traversée du désert a été encore assez longue jusqu’à ce que je découvre l’association Devenir Un En Christ, puis D&J Arc-en-Ciel. Ces deux associations m’ont ouverte à un monde complètement nouveau. J’y ai rencontré d’autres personnes homosexuelles, et parfois croyantes, comme moi, avec des parcours très variés.
Aujourd’hui, je suis complètement out et je parle naturellement de mon homosexualité. Je me sens heureuse telle que je suis, à la fois homosexuelle et chrétienne, sans plus de conflit entre ces deux parties de mon être. »
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